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Channel: Parti de la Nation Occitane (P.N.O.)
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Editorial du N°107 du Lugarn

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Manifeste occitaniste : Il est possible d’avoir deux fers au feu

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Après le bain d’enthousiasme pris à Barcelone chez nos amis indépendantistes catalans le 11 septembre de l’année dernière, le retour à l’Occitanie et à l’aliénation profonde des Occitans est rude. Il n’est bien sûr pas question pour nous, militants du Parti de la Nation Occitane, d’abandonner nos objectifs indépendantistes mais comme ceux-­‐ci ne vont pas se réaliser du jour au lendemain, la question se pose de savoir ce que nous devons faire dans l’immédiat en tant que parti politique. Après la grande manifestation de Toulouse le 31 mars dernier pour la langue occitane, culmination d’une série de manifestations depuis 2005, après l’élection d’un nouveau président de la République française et la mise en place d’une nouvelle majorité politique au Parlement, où en sommes-­‐nous ? La ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, promise par François Hollande se fait attendre et une loi donnant un statut à ces langues, promesse non tenue par le gouvernement précédent, n’est pas une priorité. Le projet de refondation de l’école fait l’impasse sur elles. L’acte III de la décentralisation, même s’il comporte quelques avancées, maintient le millefeuille administratif, notamment les départements qu’il faudrait supprimer, et ne va pas dans le sens de l’autonomie, en particulier financière, des régions. Le système politique jacobin perdure avec Paris, encore et toujours comme centre du pouvoir. Les occitanistes qui comptaient sur la gauche pour satisfaire leurs revendications en sont une fois de plus pour leurs frais. Certes, dans certaines régions, départements et communes, grandes ou petites, des politiques linguistiques en faveur de l’occitan ou d’autres langues de France sont menées. Mais celles-­‐ci sont tributaires de la conjoncture politique et sont donc susceptibles d’être remises en cause. Le lobby culturel occitan (IEO, Félibrige, Calandreta, FELCO et une multitude de cercles ou de centres culturels) sait jusqu’où ne pas aller trop loin et faire de la politique. La peur de perdre des subventions incite à la prudence. Quant aux partis politiques occitans, Parti de la Nation Occitane, Parti Occitan, Libertat, ils se présentaient plus ou moins régulièrement aux élections cantonales, régionales et législatives, surtout les deux premiers, sans parvenir à obtenir des scores élevés ni à avoir beaucoup d’élus. Les choses ont changé aux Elections régionales de 2010. Le Parti Occitan, grâce à un accord passé avec Europe-­‐ Ecologie-­‐ les Verts a eu 5 de ses membres élus conseillers régionaux. Le Parti de la Nation Occitane n’était pas et n’est toujours pas favorable à une alliance avec un parti ou mouvement hexagonal. Néanmoins, nous reconnaissons l’utilité d’avoir des élus régionaux. Il se trouve que l’un d’entre eux, David Grosclaude, ex dirigeant du mouvement politique Entau País dans les années 1980, fondateur de la Setmana, ancien président de l’IEO, après quelques mois passés au Conseil Régional d’Aquitaine s’est rendu compte que ses possibilités d’action étaient limitées et que les occitanistes, s’ils voulaient peser sur les collectivités locales et régionales réussiraient beaucoup mieux avec des élus vraiment occitanistes. Il a eu alors l’idée de lancer ce qu’il appelle la refondation de l’occitanisme. C’est une démarche qui vise à rassembler tous les occitanistes, qu’ils soient dans le mouvement culturel occitan, qu’ils soient dans un parti politique occitan ou hexagonal, qu’ils soient de gauche ou de droite, qu’ils soient encartés ou non, qu’ils soient élus ou qu’ils pensent se présenter aux élections. C’est une démarche transparti et transmouvement qui n’oblige personne à renoncer à son appartenance ou à sa non-­‐appartenance. Elle a un objectif précis et daté : présenter le maximum de candidats occitanistes sur des listes autonomes ou en alliance aux élections municipales de 2014. Pour ce faire, depuis décembre 2011, des réunions un peu partout en Occitanie ont permis de mettre au point un texte de compromis : le Manifeste occitaniste. Une plateforme sera rédigée d’ici le mois de juin qui engagera les futurs candidats et les listes sur lesquelles ils se présenteront. L’objectif est d’avoir des dizaines d’élus et de former un lobby occitaniste. Bien sûr, cette démarche n’a pas que des partisans. Il y a ceux qui pensent que c’est une OPA déguisée du Parti Occitan sur le mouvement occitan et soupçonnent Grosclaude d’être malhonnête. Il y en a au Parti de la Nation Occitane mais ils sont très minoritaires. Par contre, la refondation de l’occitanisme vue par Grosclaude déplaît à certains au Parti Occitan, et non des moindres, qui considèrent que travailler avec des gens du P.N.O est inacceptable. De plus, des organismes comme l’IEO et la FELCO ont une position très frileuse par rapport au Manifeste occitaniste. Le GPOC (Gouvernement Provisoire Occitan) se situe lui au dessus de la mêlée. A la direction du P.N.O, nous pensons que nous devons nous investir dans cette démarche du Manifeste occitaniste mais qu’en même temps, nous devons continuer à fonctionner comme parti politique, lui-­‐même engagé dans une refondation et ne pas perdre de vue nos objectifs. Il est possible, nous semble t-­‐il d’avoir deux fers au feu, de travailler à la fois sur le court terme et le plus long terme. Si le Manifeste occitaniste et la plateforme connaissent le succès, tant mieux ! Sinon, nous tournerons la page et passerons à d’autres actions. Pour l’instant, nous faisons confiance à David Grosclaude et nous le suivons dans sa démarche.


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